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01/04/2013

Le "système Amazon" fait scandale en Allemagne

Hébergé par ma belle famille, lors d'un week-end, je lis un journal qui traîne par terre; 'le monde', le journal bien connu qui parle sérieusement de politique. 'Le monde', c'est un journal que j'aimais bien lire lorsque j'étais jeune homme. Mais bien vite, je me décourageais de l'acheter car je n'y trouvais pas mon compte. En effet, lorsque je l'achetais, j'avais du temps et l'envie de lire; c'était le plus souvent, le samedi, le dimanche et jours fériés. Ces jours là, l'édition était ridiculement réduite, et j'étais frustré de ne pas y trouver grand chose. Les rares fois où  je l'achetais parce qu'il était complet et volumineux, c'était en semaine, et je n'avais ni l'envie, ni le temps de le lire. Je trouvais qu'en temps que consommateur, l'objet journal, était mal étudié. J'avais cette impression floue que je n'étais pas concidéré comme consommateur. Il me paraissait bien évident, que si le journal se souciait de ses lecteurs, il fournirait des éditions complètes les dimanches et jours fériés; des éditions plus volumineuses que les autres jours. Je trouvais donc que le journal se moquait bien de ses lecteurs.

Plusieurs années après, je m'intéressait à de nombreux livres de vulgarisation de philosophie, d'économie, de sociologie. Je lisais le journal lorsque je me rendais à la bibliothèque. Je ne l'achetais plus, et ne lisais que quelques rares articles. Je lisais aussi les autres journaux présents dans les bibliothèques. Ainsi, je me suis mis à lire assez régulièrement quelques articles sur "le monde", mais aussi " le figaro", "libération". Je n'étais toujours pas satisfait de mes lectures. Alors lorsque j'achetais le journal, c'était un journal anglais, espagnol ou allemand. Et là, je trouvais une lecture qui me satisfaisait. Je constatais la différence. Outres des rubriques plus diversifiées, un ton et des sujets plus légers, je ne trouvais pas dans ces autres journaux européens, cet ennui que me procurait la lecture des journaux en France. J'en identifiais l'origine. En France malheureusement, les journaux ne cherchent pas à séduire les lecteurs, à leur donner envie d'acheter le journal, à procurer du plaisir, du divertissement. Le journal devient un exercice de service d'un parti politique, d'une idéologie. Et ça, c'est insupportable.

Me voilà donc chez ma belle famille avec ce journal dans les mains. Je me dis que je vais bien trouver quelques articles intéressants. J'en trouve, je suis même étonné dans un premier temps, de ne pas trouver d'article tendancieux, partisans. Je le trouve trop triste et sérieux malgré tout pour redevenir un lecteur occasionnel. Puis enfin, je trouve cet article tendancieux, tant représentatif de cet état d'esprit que je déteste. Le titre de l'article, c'est : Le "système Amazon" fait scandale en Allemagne. 

Dans cet article, le journaliste parle de l'exploitation des travailleurs en Allemagne. Il y trouve le scandale de trop nombreux intérimaire embauchés seulement pour le mois de décembre. On aimerait bien en France en avoir autant, mais probablement, ce journaliste ne doit pas savoir à quel point de nombreuses personnes en France serait contente de travailler ne serait-ce que durant un mois. Tout ça pour dire que Amazon c'est le méchant qui n'embauche pas en C.D.I.. Probablement le journaliste ne sait pas que les achats par correspondance de petits objets qui peuvent facilement constituer des cadeaux, connaissent un pic important d'activité au moment des fêtes de fin d'année. Le journaliste trouve les bus pour se rendre au travail chez Amozon, bondés. Probablement ce journaliste n'a jamais pris les transports en commun en région parisienne pour aller travailler, ce qui est étonnant pour quelqu'un qui travaille pour un journal situé en région parisienne. Ce journaliste s'indigne des logement précaires dont bénéficient ces travailleurs saisonniers. Probablement ne sait-il pas qu'en France, les travailleurs saisonniers, ne bénéficient souvent même pas d'un logement mis gratuitement à leur disposition par l'employeur. Le journaliste s'indigne que les salaires de ces saisonniers sont faibles. Il semblerait d'aprés le journaliste, qu'un bon chef d'entreprise doive payer un personnel sans qualification, aussi cher que du personnel qualifié. Le summum de l'indignation atteinte par le journaliste porte sur la marque des sweat-shirts portés par les agents de sécurité de l'entreprise : la même que celle affectionnée par certains groupuscules nazis. Alors comme tout ça est rapporté d'Allemagne, c'est à dire que l'indignation citée dans l'article, ne semble pas être celle du journaliste du Monde, mais celle des médias en Allemagne; le contenu de l'article parait impartial. A la lecture de cet article, si on ne fait pas attention, on n'arrive à la conclusion  qu'en France, on a de la chance d'avoir un système social qui n'autorise pas de telles dérives. Ou tout au moins, on se dit que l'Allemagne qui est porté comme modèle social et économique, ne fonctionne pas mieux que la France; et finalement qu'il est tout aussi difficile d'être pauvre en Allemagne qu'en France.

J'aime bien l'Allemagne, j'y ai passé plusieurs vacances, j'ai appris un peu la langue. Je sais que les Allemands ne sont pas indignés pas cette pauvreté. Ils savent qu'elle existent, ils savent que le travail n'est pas facile pour tout le monde. Ils admettent que tout le monde ne peut pas prétendre de la même façon aux même salaire. Parce que chacun n'est pas disponible de la même façon, parce que chacun n'a pas la même formation, parce que chacun n'a pas la même santé physique ou mental, parce que chacun a ses priorités qui ne sont pas toujours valorisable immédiatement et directement: la famille, la région, les études(liste non exhaustive). Les Allemands savent, ce que les Français se complaisent d'ignorer : c'est que la justice social, n'est pas le fait des entrepreneurs, mais de l'état, des régions, des communes. En France on a construit une société de la pénurie d'emploi, en faisant peser trop de contraintes pour les entrepreneurs.

Je ne suis auto entrepreneur que depuis un peu plus d'un an. Ce travail de brocanteur que je fais avec ma compagne, je l'ai appris sur le tas. Il n'existe pas de formation pour ce travail. Lorsque j'ai commencé à travailler, j'éstime mon salaire à 3 euros de l'heure. Aujourd'hui je pense gagner environ 6 euros de l'heure. C'est une estimation difficile à préciser puisque je me sers de mon domicile et de mon véhicule personnel comme outils de travail; et qu'il n'est pas toujours évident de dire si une activité est professionnel, ou si je me fais seulement plaisir. Si j'habitais l'Allemagne, comme mon activité augmente, je pourrais envisager d'embaucher quelqu'un en lui proposant 3 euros de l'heure, et une évolution à 6 euros de l'heure sur un an. Je pourrais donc envisager d'emaucher quelqu'un. Parce que, ce que j'ai réussi à apprendre et à faire en un an, je peux me dire que quelqu'un d'autre que je pourrais embaucher y arriverai. Outre le gain d'argent éventuel que ça pourrait m'apporter, l'emploi crée; ça permettrait de péréniser l'activité. En effet, une partie de mon activié est physiquement difficile. Comme je vieillis, il est possible, que bien avant d'être à la retraite, je doive abandonner mon activité. Dans ce cas, si je n'ai embauché personne, je devrai cesser l'activité de mon entreprise. Ce serait bien dommage, car avec la cessation de cette activité c'est l'accumulation d'une expérience et de capital qui se perdrait. Mon entreprise, même si elle est petite, elle fonctionne bien, et elle résulte, d'une accumulation progressive, d'outils, de savoirs faire, de connaissance, de relations commerciales, de fournisseurs, de capital. C'est cette accumulation inlassable qui produit la performance économique, et par lui suite la création d'emplois non subventionnés et des recettes fiscales supplémentaires. Comme en France, je suis obligé de payer un employé, même s'il ne sait rien faire, au Smig, je ne peux pas l'embaucher sans perdre de l'argent. Je ne prendrais pas ce risque, même si mon salaire continuera d'augmenter un peu. 

Pour embaucher sans perdre de l'argent, il me faudrait bénéficier d'aides. Ces aides auraient pour inconvéniants de susciter ou des impôts nouveaux, ou des déficites publics nouveaux. Ces aides si je les sollicitais un jour me mettraient dans l'obligation d'accomplir une performance difficile : c'est que le personne que j'aurais selectionnée reste définitivement dans mon entreprise. Or, il peut s'averer qu'une personne qui semble motivée et compétente ne le devienne pas, ou bien qu'une personne qui est compétente cherche un meilleur salaire ailleurs. Dans ces cas, il faudrait que les aides soient reconduites autant de fois que nécessaires, jusqu'à ce que je trouve la bonne personne. Ce serait beaucoup d'argent publics gaspillés pour pas grand chose. D'après ce que j'ai compris ce ne serait pas possible, il faudrait que ça marche du premier coup. Je crois que j'ai de bonnes qualité d'entrepreneur, mais je ne crois pas être doué au point de pouvoir pronostiquer une réussite certaine pour une telle opération. Le deuxième solution, c'est celle qu'utilisent certains patrons : les stages et les heures pas payées. Mais je refuse de jouer avec la loi de cette façon. Il me semble assez évident, que même si, comme je le crois, je vais encore progresser dans mon activité de travailleur indépendant, je ne passerais, pas au stade de la petite entreprise; je ne créerais donc probablement pas d'emploi.

Pour créer une société de plein emploi, c'est à dire 80% des 16-67 ans au travail; il faudrait créer en France, entre cinq et dix millions d'emplois. Et ce n'est pas en plongeant les comptes publics dans des défficits récurrents, qui créent ou maintiennent tout au plus 0.5 à 1 million d'emplois qu'on s'en sortira. 

11:10 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)