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  • Une reine pour la France ?

    Le succès de Marine Lepen aux élections cantonales a fait beaucoup de bruit. Les français sont-ils racistes ? Les français sont-ils fachistes ? La république est-elle en danger ?

    Les étrangers sont les boucs émissaires modernes de tout ce qui va mal dans la société; en particulier à propos les deux préoccupations principales avouées des français que sont l'insécurité et le chômage. C'est vrai pour tous les électeurs, quels que soient les partis pour lesquels ils votent. Malgré les alternances au pouvoirs, on voit une politique sur l'immigration indigne pour le genre humain s'exercer contre les immigrés.

    Les français inquiets et pessimistes sur leur avenir, entretenus dans cette inquiétude, par l'attitude des élites politiques, syndicales, intellectuelles de ce pays; ont peur. Ils ont peur du chômage, peur de l'insécurité, peur de l'avenir; peur des étrangers. Ils ne savent plus ce qui fait société; ils ne savent plus à quelles valeurs se raccrocher; ils ne croient plus en l'avenir ni en eux-mêmes; ils ne croient plus dans la politique, ni dans les hommes politiques.

    En cultivant l'irresponsabilité, les élites politiques, syndicales, intellectuelle de ce pays inquiètent et angoissent les français. En multipliant les propos mensongers, séducteurs, dogmatiques; ils fatiguent et lassent les français de la politique. En multipliant les propos partisans, arrogants, méprisants ou irréalistes, ils exaspèrent et agacent.

    Pour ma part, je ne suis pas inquiet, ni angoissé par l'avenir, le chômage, l'insécurité ou les immigrés. Je sais que les étrangers ne sont responsables ni du chômage ni de l'insécurité, ni de l'avenir. Je ne suis pas inquiets par les scores du front national. Je ne crois pas à l'avènement d'un régime fasciste dans ce pays.

    Une chose me gène dans le débat sur le front national; c'est que les électeurs qui votent pour ce parti se seraient trompés, se seraient laissés abusés par le discours de ce parti. Pourquoi ce mépris ? Je crois pour ma part, qu'aucun vote ne peut être erroné. Chaque français qui vote, ne peut qu'avoir raison, pour quelque parti qu'il vote. Il n'y a pas de bon vote ni de mauvais vote. Le respect de l'opinion de l'autre est l'un des pilier principaux d'une bonne démocratie. Ceux-là même qui dénoncent le front national comme un danger pour la France; sont eux-mêmes un danger pour la France en ne respectant pas l'opinion d'autrui.

    Le danger pour la démocratie n'est pas le score, le programme ou les idées du front national; le danger c'est la méfiance des français envers leurs hommes politiques. En Europe, la France est le troisième pays pour qui les habitant se méfient le plus, envers leurs élites politiques, syndicales, économiques, médiatiques; après la Grèce et le Portugal.

    Ce qui fait société; c'est la confiance que les individus éprouvent entre eux. C'est la confiance qui permet de surmonter la peur, d'éprouver l'optimisme. C'est la confiance entre les individus qui permet la paix sociale, la prospérité économique et le bien-être social. Mais il ne peut y avoir de confiance, sans responsabilité, donc sans transparence ni participation. Les décisions prises par des représentants qui essaient par tous les moyens de se soustraire à ce contrôle participent à cette méfiance et instabilité. 

    Je trouve navrant et choquant le discours politique et médiatique sur le front national, décrivant ce parti comme un danger pour la France. Je trouve choquant et navrant ce discours des élites politiques, syndicales, intellectuelles, médiatiques; méprisantes envers les électeurs du front national. Je trouve que ces discours sont choquants, parce que ce sont ces même élites qui entretiennent la méfiance envers  les citoyens.

    Mais ce qui m'a le plus gêné dans le débat sur le front national depuis l'élection de Marine Lepen à la présidence du front national; c'est qu'elle est la fille du précédent président de ce parti. Dans quel parti en France, un enfant a succédé à la tête d'un parti politique à son père ?  Je n'ai pas connaissance que ça n'ait jamais existé. Je ne suis pas choqué que Marine ait succédé à Jean-Marie, mais je suis choqué qu'il n'y ait pas eu un débat sur ce thème.

    En politique la succession d'un individu à son père porte un nom : ça s'appelle du royalisme. Je regrette qu'il n'y ait pas eu un débat sur ce point : jusqu'à quel point les français sont royalistes ? Est-ce que le royalisme est un danger pour la France ou pour les français ?

    Voilà le genre de questions simples qui auraient pu être posées. Et les réponses simples qui en auraient découlé, auraient été de nature à instaurer un peu d'apaisement dont ce pays et ses habitants ont tant besoin. Mais ça n'a pas été le cas.