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17/04/2011

prostitution

La prostitution vient de nouveau au débat public, avec une proposition de loi, qui vise à criminaliser le client.

Criminaliser le client d'une prositituée a au moins le mérite de la cohérence. Sous réserve alors, de criminaliser la prostitution. Parce que considérer que seul le proxénète serait délinquant, est insupportable, puisque c'est le client, qui en proposant de l'argent pour faire l'amour avec (généralement)une femme, crée le marché. La demande crée l'offre, tout autant que l'offre crée la demande. Si donc, on veut lutter contre la prostitution, il convient de criminaliser le client, au même titre que la prostituée et le proxénète.

longtemps j'ai écouté ce discours larmoyant sur les prostituées, victimes de souteneurs violents et dominateurs, sans juger ni comprendre. Souvent je lisais des citations de Simone de Beauvoir sur son livre phare "Le deuxième sexe". Aussi, un jour, je me suis déterminé à réfléchir à cette question; j'ai lu "Le deuxième sexe", et je me suis rendu en Allemagne ou la prostitution est une activité comme une autre; les offres d'emploi de prostitué figurent régulièrement dans les offres d'emploi de l'agence nationale pour l'emploi allemande.

Lorsque je suis arrivé au chapitre qui concerne la prostitution dans le livre de Simone de Beauvoir, j'ai trouvé le discours consternant et d'une faiblesse dans l'argumentation qui m'a navré. Comment est-ce possible qu'avec si peu d'argument, si mal posés, que des lois de plus en plus durs contre la prostitution aient été voté en France. L'auteur décrit des femmes exploitées, démunies, désabusées, déçues, malmenées. Ne pouvait-on pas dire cela de tous les métiers; n'était-ce pas possible de trouver, dans tous les corps de métiers, des travailleurs, qui soient exploité, violentés, déçus ?

Le discours que je trouve le plus navrant pour lutter contre la prostitution, c'est que ce serait un asservissement de la femme. En quoi, la prostitution serait un asservissement, une humiliation de la femme ? Il me semble évident que c'est dans le cas d'une prostitution forcée. Car lorsqu'une femme décide de son propre chef de se prostituer, où se trouve l'asservissement ? Si cette femme est asservie, alors tous les travailleurs qui choisissent librement de travailler son asservis !

Les femmes prostituées sont présentées généralement en France, comme des victimes, systématiquement battues ou droguée. Que dire alors du discours des Allemandes, prostituées, qui cotisent à des syndicats, qui bénéficient de congés payés, de couverture sociales, d'assistance chômage, qui sont étudiantes ou mère de famille ? Que dire de ces femmes Allemandes qui déclarent préférer se prostituer que de faire le ménage, la caissière, voir des métiers plus prestigieux auxquelles elles sont capables de postuler ? Que dire de celles qui exhibent fièrement l'importance de leur salaire, voir la satisfaction qu'elle en retirent ou le plaisir qu'elles donnent ? Que dire de toutes ces femmes qui ne sont ni droguées, ni exploitées indûment, et qui travaillent comme prostituée ?

La science médicale nous a appris que le désir sexuel est proportionnel au taux de testostérone qui circule dans le corps de l'individu. Ce taux, est en moyenne, dix fois plus important chez l'homme que chez la femme. L'économie nous apprend que les revenus sont inégalements répartis entre les hommes et les femmes, au profit des hommes. Il y a une disymétrie forte entre l'homme et la femme à ces niveau. Simone de Beauvoir, lorsqu'elle a écrit son livre ignorait ces informations, les intellectuels, et les hommes politiques qui s'opposent à la prostitution aussi. Mais avec le temps qui passe, ça devient de plus en plus génant de rester crédible avec un discours aussi simpliste.

Une femme qui décide librement de se prostituer n'est pas un objet comme certains le disent, mais elle est bien un sujet. Ce sont les individus qui cherchent à interdir la prostitution qui prennent les prostituées pour des objets, en voulant décider à leur place, en voulant leur interdire leur métier.

Les prostituée en travaillant, ne font qu'une seule chose : du bien ! Et elle le disent elle même lorsqu'on leur laisse la parole. Mais en France, les gens "bien pensants" confisquent la parole de ceux qu'ils sont censés représenter. Ces gens bien pensant ne visent, ni l'intérêt des prostituées ni ceux de la société. Ils se contente d'entretenir dans la société, une culture du pessimisme et de la dévalorisation. Ils ne font qu'entretenir une méconnaissance de l'être humain.

16:11 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)

01/04/2011

prime annuelle

Un matin, le chef de centre nous convoque pour nous parler de la prime annuelle.

Une moitié de la prime s'obtient en satisfaisant à des exigences définies au niveau national, l'autre moitié par des exigences locales. Pour la toucher (jusqu'à 400 euros), il faut réaliser entre -30% et -20% de réclamation par rapport à l'année précédante. Pour percevoir jusqu'à 300 euros il faut réaliser entre -20 et -10% de réclamation par rapport à l'année précédente. Si la baisse des réclamations n'atteint pas 10%, la prime est plafonnée à 200 euros. Ces objectifs de qualité sont des objectifs nationaux. A ceux-ci s'ajoutent des objectifs locaux.

Le nombre de réclamations du bureau, car c'est de cela qu'il s'agit, et non pas du nombre de réclamations par facteur, dépend d'abord de la qualité des facteurs remplaçants, de la façon dont ils sont selectionnés, formés et aidés. Mais on peut légitimement penser que certains facteurs titulaires et expériementés produisent plus de réclamations que d'autres. Pour le savoir, il faudrait avoir accès à ces données, et lever l'anonymat; mais le seul chiffre que nous donne le chef de centre c'est le nombre total de réclamations dont a fait l'objet le bureau. La direction ne nous donne pas ces chiffres; qui de plus poseraient des problèmes. Peut-on rendre public de telles données sans stigmatiser les facteurs concernés ? Est-ce légal ? C'est questions, ne sont pas abordées par le chef de centre.

Si de plus on veut faire vraiment baisser le nombre de réclamations, il faudrait que ces facteurs qui produisent plus de réclamations que les autres, reçoivent une formation pour s'améliorer. Le chef de centre n'évoque pas cette solution. Dans le cas où le facteur n'améliore pas sa qualité de travail malgré la formation, il faudrait lui proposer un reclassement dans l'entreprise pour un autre poste dans lequel il pourrait développer des compétences, ou lui donner les moyens de quitter l'entreprise dans de bonnes conditions. Ces questions ne sont pas évoquées par le chef de centre.

Pour toucher la prime complète il faut aussi atteindre des objectifs d'assiduité. Là aussi, des objectifs tout aussi irréaliables(-30% par an, sans aucun moyen, ni formation, ni reclassement). Et la aussi, aucun des moyens à mettre en oeuvre n'est évoqué par le chef de centre.

Cette réunion signifie le mépris de la direction nationale envers les facteurs, d'agiter sous leur nez des objectifs qu'ils n'attendront pas; et une prime qu'ils ne toucheront bientôt pas. Les facteurs devant cette situation peuvent penser deux choses; ou bien, ils en viennent à se dévaloriser, à croire qu'ils ne sont pas assez compétents ou performants, ou bien ils pensent que leurs chefs sont incompétents et manquent de performance. Dans les deux cas, chacun ne peut que cultiver le pessimisme, le ressentiment, l'amertume. Les cadres de la poste, entretiennent donc une culture mortifère et pessimiste. Aidés en cela par des syndicats irrésponsables, qui agressent autant les facteurs que la direction, sans amener des solutions porteuses d'avenir, de confiance, de respect, d'optimisme.

Objectifs locaux; le chef de centre insiste pour dire qu'il les a choisi pour qu'ils soient vérifiables, observables...et donc incontestables ! Sans toutefois dire en quoi consiste ses critère, ni nous donner un droit opposable en cas de désaccord sur son appréciation. Une fois de plus la réunion à laquelle je viens d'assister me montre le mépris de la direction pour moi, pour mes collègues facteurs.

Que disent les syndicats ? Ils disent que le sort des primes à la poste c'est de disparaître; ils disent que l'objectif de la poste c'est d'augmenter les profits. Ce n'est pas faux, mais ils n'expliquent pas la douleur que ça provoque pour les facteurs. Certains syndicats prennent position pour amener les facteurs à signer des négociations avec la direction. Des négociations qui n'en sont pas, puisque une fois l'accord signé, la direction ne respecte pas, bien souvent, les engagements qu'elle a pris pendant la négociation. Ou bien d'autres syndicats poussent les facteurs à se mettre en grève contre la direction; ce qui ne sert pas à grand chose, car la direction refuse la plupart du temps, de céder en cas de conflit.

Nouveaux management depuis une dizaine d'années, qui ne vise qu'une chose : l'autorité; tout en affichant comme un étendart un discours dans lequel elle serait à la recherche de performance économique. Les syndicats de leur côté n'accompagnent pas les facteurs dans leurs difficultés, mais essaient de les utiliser pour ou contre la direction, dans une espèce de guerre sociale. La direction comme les syndicats essaient d'utiliser les facteurs comme un moyen, jamais comme une fin. La déshumanisation est là.

Le syndicalisme, je le crois c'est reconstruire perpétuellement le lien qui se désagrège entre travailleurs. Si je devais mener une action syndicale sur le thème ci-dessus cité, je proposerais aux collègues de cotiser quelques euros pour envoyer un bouquet de fleurs au chef de centre, un pour le directeur départemental, et un pour le directeur national, puis d'y joindre un mot de chacun des collègues facteur. Le but étant de dire pourquoi chacun se sent mauvais professionnellement, ou bien pourquoi chacun perçoit la direction comme déficiente. C'est mettre des mots sur des maux. C'est un mouvement de réhumanisation.