19/09/2012
emploi
Le premier ministre a fait un discours devant des patrons et des représentants de patrons. J'entends à la radio des interviews de la présidente du medef, et d'autres représentants patronaux. Il y est question de baisse des charges et de flexibilité. Les patrons seraient déçus parce que le premier ministre n'a proposé ni de baisse de charge ni de flexibilité. Il semblerait que ces deux points cristallisent les attentes des patrons.
Devant des propos aussi simplistes et dogmatiques je me permets de réagir. Comment est-ce possible que tant de personnes interviewées tiennent des discours moralisateurs (je dirais même démoralisateurs!); des discours sans aucune portée pratique ? Comment croire un seul instant qu'une baisse des charges ou que plus de flexibilité donnerait plus de compétitivité aux entreprises, et créeraient des emplois. J'ai l'impression d'un pays qui vit au ralenti au niveau des débats politiques. Ne peut il être question uniquement de propos moralisateurs et dogmatiques ?
Assurément, l'affirmation que la baisse des charges est nécessaire est un propos moralisateur. En effet, il sous-entend que les charges sont trop élevées, et donc que ce sont les prestations sociales qui plomberaient la compétitivité des entreprises. Pourquoi alors, les Allemands, les Suisses, les Autrichiens, les Hollandais, les Danois, qui ont des charges sociales aussi élevées qu'en France ont une économie florissante, compétitive, et connaissent le plein emploi ? Non, le niveau des charges sociale ne fait pas la compétitivité d'un pays. Dire que les charges sont trop élevées est un discours culpabilisateur envers les employéd, agressif envers les syndicats. Syndicats qui eux aussi multiplient les propos tout aussi toxiques et démoralisateurs que le patronat.
Je suis personnellement favorable à plus de flexibilité, mais à condition que les prestations sociales, en particulier les indemnités de chômage ne baissent pas, voire soient revues à la hausse. Si plus de flexibilité rajoute peut être un peu de compétitivité aux entreprises, je ne crois pas que ce soit un point décisif pour créer une société de plein emploi.
Un jour j'écoutais un discours d'un chef d'entreprise immobilière, un discours pragmatique. Il parlait du temps que les pouvoirs politiques prenaient pour régler des reconversions immobilières de site, d'immeuble, de quartier, d'usine. Ce chef d'entreprise parlait de la prise de décisions multicouche du monde politique. En effet les collectivités territoriales, déjà trop nombreuses en France, sont toutes investies de responsabilité en matière de foncier. Dans ce dédalle administrativo-politique; ce chef d'une entreprise immobilière perd des années à suivre des dossiers qui n'aboutissent pas forcément. Ce manque de lisibilité et la lenteur de ces décisions, induisent des surcoûts importants sur le foncier. Et ce surcoût pèse sur la société française dans son ensemble. Rendre le circuit politique et administratif de ces décisions; plus court,plus simple, plus rapide et plus lisible apporterait plus de compétitivité à l'économie française...sans coûter un euro. Je partage totalement la vision de ce chef d'entreprise et je constate que le débat qu'il porte n'est repris par aucun parti politique, par aucun autre média, par aucun intellectuel, par aucun expert.
Il y a deux jours, j'ai acheté une grange. Je l'ai payé 14700 euros. Le vendeur lui, n'a reçu que 11000 euros; le notaire et l'agence ayant à eux deux pris 3700 euros de commissions. Pour une quantité de travail équivalente, je n'aurais pas facturé pour plus de 370 euros dans mon travail'autoentrepreneur. Comment est-ce possible d'avoir des services aussi coûteux ? A ma connaissance, il y a les taxes que notaires et agences doivent payer à l'état. Comment en est on arrivé à faire payer des impôts sur une marchandise d'occasion ? Car la grange que j'achète est une vieille grange. Le deuxième point c'est le manque de visibilité et de concurrence des frais notariaux et d'agence. Pour rendre les agences et notaires plus efficaces, il faudrait les noter, tout comme on le fait pour les consommation d'energie de A à G. Cette notation devrait contenir deux critères principaux: le prix de la commission, et la rapidité de la transaction. Le prix de la commission est un critère important de compétitivité, plus il est faible, plus l'acquisition du bien immobilier est aisé pour l'acheteur. La rapidité est un élément encore plus important. En effet, les agences comme les notaires, dans le but d'étoffer leur catalogues de produits immobiliers font preuve de surenchère sur les biens. Ils proposent aux vendeurs, des prix de vente très élevés pour emporter la faveur du vendeur...et pour toucher plus de commission puisque celles-ci sont calculées en pourcentage ! Cet effet pervers, du aux système actuelle de rémunération, bloque le marché immobilier, dans un immobilisme coûteux. Si les agences immbilières et les notaires étaient évalués sur le taux de rotation de leur catalogue de produit, ils inciteraient les vendeurs à baisser leur prix, pour écouler le bien le plus rapidement possible. En agissant ainsi, ils feraient baisser le prix de l'immobilier, le rendant ainsi accessible aux acheteurs, mais aussi, de nombreux bien immobiliers ne résteraient plus inoccuppés ou inutilisés de trop nombreuses années comme c'est le cas actuellement. En créant ce système de notation, qui ferait que les transactions seraient plus rapides et moins cher, ont améliorerait la compétitivité de l'économie dans son ensemble. A la place ou en plus du système de notation, on peut imaginer un impôt sur les agents immobilier et sur les notaires, qui ne soit pas proportionnel au prix et au nombre de bien immobiliers vendus; mais au nombre et au prix des biens immobiliers présents dans leur catalogue. Le principe étant toujours le même, rendre les transactions immobilières, plus rapides et moins chères.
Au lieu d'adapter l'économie française à la mondialisation, les politiques de tout bords, les représentants syndicaux de tout bord, les médias, passent leur temps à essayer d'adapter la mondialisation aux faiblesses et contradictions françaises. Il en résulte des discours incantatoirs, un état d'ésprit pessimiste; des relations sociales crispées et une société divisée...et on a tout ça; parce que les français le veulent bien !
23:07 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)