Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • De la responsabilité des élus

    Lors de ce deuxième conseil municipal de la mandature auquel j'ai assisté, une décision parmi les premières qui ont été prises;  concerne la répartition des responsabilités. En effet il a été voté une délégation de pouvoir portant sur de nombreux points au Maire. Cette délégation de pouvoir a été adopté par l'ensemble des conseillés municipaux sans véritable débat. Comment comprendre que les conseillés municipaux se dessaisissent eux même aussi facilement de leur responsabilité, de leur pouvoir ? Le nouveau maire, tout juste élu, justifie cette proposition en disant que cette délégation de pouvoir est chose tout à fait habituelle dans les communes françaises.

    Les français n'ont jamais été aussi méfiant envers les élites politiques, ils manifestent leur mécontentement, leur pessimisme par de nombreuses manifestation et grèves, se plaignent amèrement de ne pas être entendus. Il y a un vrai problème de représentativité et de gouvernance dans ce pays, et pourtant, lorsque l'occasion se présente de pouvoir partager le pouvoir, personne ne semble intéressé. Personne, dans l'assemblée des conseillés municipaux, n'a pris la parole pour dénoncer cette spoliation de pouvoir ? Quel mal peut il y avoir à prendre les décisions municipales lors du conseil ?

    La seul réaction vient d'un conseillé municipal d'opposition qui demande des précisions sur l'information que le maire donnera. Des décisions qu'il prendra dorénavant seul, sans consulter le conseil municipal. Ce conseillé municipal semblait fier de montrer à tout le monde qu'il faisait son travail en demandant à être informé des décisions du maire. Il est évident que si on a confiance dans le maire, on n'a pas besoin d'insister sur cette question, et si on n'a pas confiance, il convient de refuser de voter la délégation de pouvoir au maire portant sur de nombreuses et importantes questions, qui à priori, devraient être décidées par l'ensemble des conseillés municipaux.

    Faisant parti de la liste d'opposition mais n'étant pas en position d'élu, je ne peux prendre publiquement la parole lors de cette réunion. J'en parle à ma compagne, qui elle siège, comme conseillère municipale d'opposition. Elle ne comprend pas mon indignation. Pour elle ce qui importe ce sont les décisions qui sont prises qui comptent. Si donc le maire prend de bonnes décisions, pourquoi s'inquiéter que le conseil lui délègue des pouvoirs qu'il pourrait lui même posséder ?

    Pour arriver à cette position il ne faut pas penser : il faut se laisser place à la sociabilité, à la grégarité. Voilà le programme : en politique, on débranche son intelligence, on abandonne ses responsabilités et on se fait des amis...chouette ! 

    Moi, je cherche des égaux avec qui partager des préoccupations des responsabilités, des actions. Je ne cherche pas des égos qui me domineraient et dont l'attitude complaisante me procurerais une place sociale modeste ou confortable.

    Je ne siège pas au conseil municipal, mais je me rends à la réunion des sympathisants de la liste à laquelle j'ai participé. Il y est question du difficile fonctionnement des commissions, dont je ne sais à quoi elle peuvent bien servir maintenant que les conseillés municipaux se sont dessaisis de leur pouvoir et de leur responsabilité au profit du maire. Ces nombreuses réunions sont difficiles à gérer pour les conseillés élus qui tous les quatre ont une activité professionnelle. Les personnes présentent débâtent de la possibilité que d'autres dans la listes, qui ne sont pas élus puissent remplacer les élus, lorsque ces derniers, du fait de leurs activités professionnelles ou personnelles, ne peuvent s'y rendre. Rapidement, l'unanimité se fait sur la proposition du Maire, qui ne souhaitait que ces remplaçants ne puissent venir, que s'ils connaissent parfaitement le dossier. Je plaide alors pour que le remplacement puisse se faire même par quelqu'un qui ne soit pas compétent, du moment qu'il soit sur la liste, ou qu'il soit soutenu par la liste. Je souligne l'avantage de cette proposition : pouvoir avoir un compte rendu, pour le conseillé municipal concerné, pour la liste d'opposition, pour les villageois.

    Mais soutenir cette proposition n'intéresse personne. Tout le monde présent à la réunion sauf moi, reste convaincu qu'il faut être compétent pour assister à une commission, et qu'il vaut mieux qu'il n'y ait personne de notre liste présent à une commission. Et cette compétence n'est rien d'autre qu'une proximité sociale, une complaisance avec le Maire.

    Quelques jours plus tard, ma compagne revient d'une commission municipale. Elle est contente qu'il y en ait moins qu'après les élections; mais elle se plaint que l'adjointe au maire, qui gère la réunion a déjà pris les décisions avant même la réunion. Je lui réponds que c'est bien normal puisque les conseillés municipaux ont voté une délégation massive de compétence au profit du maire; lors du dernier conseil municipal. Bien évidemment, je ne suis pas étonné de sa réponse. Elle me dit que je n'ai rien compris, et si les réunions se raréfient et les décisions sont déjà prises avant les réunions, ça tient à la personnalité de l'adjointe au maire.

    J'ai lu un livre instructif, qui m'a bien fait plaisir. C'est :"le modèle Suisse",de François Garçon, aux éditions Templus. Le chercheur expose de façon clair les enjeux et les subtilités qui font la supériorité de la démocratie directe sur la république. Je viens de lire aussi un livre intéressant d'un historien américain, Howard Zinn, "une histoire populaire des états unis". Cet auteur montre dans le détail, comment la république, est pervertie, détournée, spoliée; par une élite d'individus, dont la seule qualité et le seul travail est d'entretenir un réseau de relation qui leurs permettent d'accéder et de se maintenir au pouvoir. Je vous conseille la lecture de ces deux livres. A bientôt

     

     

  • Conseil municipal

    Me voilà inscrit sur une liste électorale, je ne siège donc pas au conseil municipal, mais par solidarité, je viens assister aux conseils municipaux. Pour le deuxième conseil, plus d'une dizaine de décisions sont soumises au vote. Il en est une qui m'a profondément agacé; je me permets de la commenter sur ce blog.

    Il a été question d'actualiser le site de la Mairie. Il s'agit non pas de rechercher une compétence en informatique, mais de rentrer quelques données régulièrement pour rendre le site intéressant à utiliser pour les citoyens. Pour résoudre ce problème qui me semble représenter un travail d'une heure hebdomadaire, le Maire a proposé la création d'un emploi aidé par l'état à hauteur de 75 % pendant un an. Cette proposition a été adopté par l'ensemble du conseil municipal, la liste élue comme la liste d'opposition on voté pour. Personne n'a fait le moindre commentaire, sauf pour dire qu'il fallait que ce site soit rendu plus fonctionnel et interactif, alors qu'actuellement il n'est utilisé que comme une affiche papier, présentant succinctement les divers services municipaux.

    Pendant la campagne municipale, je me suis penché sur la comptabilité de la Mairie. En 12 ans, sous deux Maires différents, les dépenses pour payer les employés communaux ont augmenté de 150 %. Aujourd'hui le seul poste des salaires des employés de mairie dépasse la moitié du budget de la mairie. Durant la campagne personne ne s'est intéressé à cette question pourtant importante d'une augmentation aussi forte et régulière de ces dépenses.

    Au lieu de ça, lors de ce deuxième conseil municipal, le Maire, par ailleurs élus au conseil général et au conseil régional, décrit succinctement les finances de la Mairie. Les impôts de la ville, sont dans la moyenne des villes de même importance; il en est de même du nombre d'employé municipaux, et de l'endettement. Donc le nouveau Maire, tout fraîchement élu se félicite de cette situation : on est content de vivre dans une ville normale ! La norme : le seul argument que la sociabilité agite comme horizon indépassable.

    La France est un des pays les plus endettés du monde, un pays dont les prélèvements sont les plus élevés du monde, et tout va bien, grâce à la sociabilité(on est comme les autres). Le plus triste c'est qu'aucun conseillé municipal ne réagit à des propos aussi ahurissant, et ces propos ne génèrent aucune réaction parmi le publique.

    Je discute avec ma compagne qui siège au conseil municipal dans l'opposition et lui fait part de mon indignation. Je ne suis même pas étonné de sa réponse, mais je reste quand même atterré. Elle me dit que c'est très bien de créer un emploi public, puisqu'il y a du chômage. Elle ne comprend pas pourquoi il faudrait d'abord que les conseillés municipaux, fassent ce travail eux même, qu'ils cherchent des bénévoles pour faire ce travail, ou qu'ils demandent des volontaires parmi les employés municipaux pour accomplir cette modeste tâche. Les correspondants de presse présents n'écriront rien sur ce sujet, qui pour eux n'en n'est visiblement pas un.

    Pourquoi les français sont-ils aussi massivement fâchés avec les principes les plus élémentaires de l'économie ? La norme ! Le seul argument que un esprit sociable est capable de balbutier. On est satisfait parce qu'on est comme les autres.