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démocratie directe

  • ONU: un conseil d'insécurité.

    Alors même que l'assemblée générale de l'ONU peut statuer sur tout conflit dans le monde, chaque membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU, peut à lui seul, bloquer toute décision, toute sanction qui pourrait entraver, dissuader ou condamner un acte de guerre. Ainsi aujourd'hui, la quasi totalité des conflits internationaux ou des promesses de conflits, sont le fait d'un des membres permanent du conseil de sécurité.

    Bien évidemment la première chose qu'a demandé le président Ukrainien en 2022, après une zone d'exclusion aérienne pour protéger son pays, c'est de défaire ce conseil. Car après avoir agressé l'Ukraine, puis commis quantité de crimes de guerre, la Russie par son véto, empêche toute justice internationale d'opérer.

    Le besoin de justice est grand, il structure nos attentes et nos actions. La justice, c'est le dernier rempart qui empêche la société d'être submergée par la peur, la haine, l'arbitraire et la violence. Mais tout le monde ne partage pas ce sentiment. En particulier les criminels, les mafieux, les arrivistes, et autres tyrans, dont l'intensité d'existence, consiste à mentir, tuer, voler, détruire, dominer. C'est comme ça que la peur, l'isolement, la soumission, la douleur règne parmi les populations, pendant que tyrans et arrivistes jubilent.

    Pour eux, le conseil de sécurité de l'ONU est le paradis qui permet de commettre les pires crimes et injustices, sans conséquences. Ce conseil inscrit dans la loi, le fait du prince. Principe qui convenait particulièrement à Charles De Gaulle. Ainsi, en son temps, a-t-il pu commettre les guerres, massacres ou coups d'états en Afrique, qu'il voulait, alors même qu'il avait promis à ces états, l'indépendance pour servir la France libre pendant la seconde guerre mondiale. Et tout ça, en passant pour un héro: le leader visionnaire d'une France majestueuse.  Je constate, sans effort ni hésitation, qu'il s'agit d'impérialisme, de cynisme et de crimes.

    On serait en droit d'espérer qu'un président ordinaire du 21-ème siècle demande la fin de ce système. Et bien non. Ni le président français, ni aucun autre ne demande publiquement de dissoudre ce conseil...et encore moins le président de l'ONU. On pourrait souhaiter que les partis politiques soutiennent cette dissolution? Là encore, peine perdue. Et nos intellectuels, qui sympathiquement manifestent dans la rue, achètent une tribune dans les journaux, ou signent des pétitions pour défendre de belles idées, où sont-ils ?

    L'immixtion de la Russie, dans les élections de la Géorgie, Moldavie ou Roumanie, nous alertent sur le besoin d'une justice internationale qui pourrait statuer sur ces comportements impérialistes et déstabilisateurs de certains pays puissants, envers des petits pays. 

    Après autant d'inaction et d'absence, certains commentateurs et politiques constatent froidement, que les citoyens ordinaires ne font pas confiance aux élus, ou qu'ils sont inquiets et pessimistes sur l'avenir de la société et du monde. Parfois, ces même commentateurs vont poser comme incontournables, l'impérialisme, le cynisme, les crimes commis par certains dirigeants, simplement parce qu'ils sont les plus puissants et les plus violents, et que les autres dirigeants ne font rien. Et ainsi parlent-ils de "real politique", transformant leurs auditeurs en individus fatalistes et pessimistes. De cette façon, ils participent de la création d'un monde angoissant et sans espoir, tout en se faisant passer pour des tuteurs pédagogues et lucides. 

     

  • Il est vraiement transactionel !

    Après l'élection présidentielle américaine, les médias ont décrit Trump comme transactionnel, pour commenter ses discours et décisions. J'étais étonné en entendant ce qualificatif, je ne comprenais pas pourquoi il pouvait être qualifié ainsi. Mais avant de chercher un qualificatif plus adapté, je décide de lire la définition de ce mot dans un dictionnaire.

    C'est ainsi que je découvre qu'une transaction  en droit, c'est: un contrat entre un acheteur et un vendeur. En économie: un accord où chaque partie renonce à une partie de ses prétentions. Voilà qui est simple, clair et net, et je peux maintenant comparer ce qualificatif au comportement de Trump passé et présent. Trump a hérité d'un patrimoine d'un milliard de dollar de son père, à la suite de quoi, il a fait faillite deux fois, et a été deux fois renfloué par le Kremlin. Il possède encore aujourd'hui son milliard de dollars. En fait de transaction, la seule qu'il a été capable de réussir c'est de financer sa médiocrité par le Kremlin.

    Pour présenter son "plan de paix", Trump ne réclame aucune concession ,ni aucun argent, ni aucune sanction politique de celui qui est pourtant l'unique responsable de cet immense gâchis et tragédie: Poutine. Et chacun a bien compris la cause: parce qu'il est un ami.

    Pour la gestion de la guerre en Ukraine, après avoir diffamé, menacé et insulté le président Ukrainien devant les caméras du monde entier, il interrompt les livraisons d'armement et renseignement promis, puis essaie de s'approprier les mines d'Ukraine. Un deal selon Trump, c'est faire chanter puis racketter le plus faible, pour récompenser le plus fort des crimes qu'il a commis. En plus d'essayer de mettre l'Ukraine à genoux, pour la livrer au Kremlin, il tient à récompenser ce dernier, pour son agression meurtrière, en supprimant les sanctions économiques contre lui.

    Certains observateurs parlent à propos du président américain, de stratégie économique. Ils désignent par là, les droits de douane qu'il impose, en changeant de tarif et de justification chaque jour. Il ne fait pas bon d'être son voisin , et on est mal à l'aise en tant qu'européen, de se retrouver rien moins que dans la position d'être menacé par son ancien, plus proche et plus puissant allié. 

    Le côté positif, comme beaucoup le remarquent, c'est de rapprocher quelque peu les européens, de nous faire voir qu'on vit maintenant dans le seul continent à la fois, démocratique, prospère et pacifique de la planète. En même temps que de se sentir inquiet, on se sent chanceux de notre civilisation.

    Je n'ai pas la culture de notre sénateur, maintenant mondialement célèbre, pour avoir comparé, l'équipe présidentielle américaine à la cour de Néron, avec des courtisans soumis et un bouffon sous Kétamine. Je puiserais mon inspiration dans mon enfance. A un moment, où je ne savais pas encore lire, et que ma mère, fatiguée de me raconter une histoire chaque soir, avait acheté des livres munis de disque à microsillon. C'est ainsi que j'écoutais les aventures de Pinocchio tout en tournant les pages du livre. Je me souviens que je me posais beaucoup la question, alors même que je connaissais la fin de l'histoire, mais que va-t-il se passer lorsque le manège arrêtera de tourner? J'attendais ce moment où la fée allait défaire l'enchantement qui avait transformé le petit pantin de bois, en âne. J'étais toujours stupéfié de cette fin, j'étais incapable de dire, si c'était une bonne ou une mauvaise fin. N'avait-il pas mérité sa punition, était-il capable d'être un petit garçon ?

    Plusieurs années après, alors que je savais bien lire, j'ai lu une édition plus complète. J'en ai gardé un souvenir de malaise. La morale me semblait discutable et ambigüe. Je voyais que cette fable faisait l'apologie de l'obéissance et du contrôle de soi. Et le rôle de cette fée, me semblait trouble, n'était-ce pas elle, qui permet à Pinocchio de se retrouver dans la situation difficile de renoncer non seulement au plaisir de la fête, mais aussi à ses camarades? Des excuses sincères feraient office de justice ? Mais aussi, cette fable contenait une hiérarchie du vivant et de l'inerte qui me gênait. 

    Aujourd'hui, après la lecture de l'œuvre de Carlo Collodi, je comprends le rôle formateur de la fée. Elle laisse le pantin libre de désobéir à Gepetto, de l'abandonner, de lui faire de la peine, de céder à son plaisir immédiat, de jouer avec ses camarades, au lieu de travailler, de prendre soin de ceux qu'il aime, et de préparer l'avenir. Mais elle le prévient des conséquences négatives qui en résulteraient. Dans cet épisode, tout comme celui où son nez s'allonge parce qu'il ment, il est plongé dans un monde où la vérité et l'honnêteté sont identifiées et valorisées par le récit, mais où la plupart des protagonistes ne la pratiquent pas, et ce, volontairement. Dans le monde réel, la vérité n'est pas toujours simple d'accès, et on a beaucoup de mal à la distinguer. Sans compter que bien souvent seuls les sentiments, convictions ou croyances, sont opératoires. Tout comme dans la fable, nombreux sont ceux qui considèrent que mentir est positif, indispensable voir héroïque, et rarement condamnable. Pour beaucoup, le sophisme, l'art d'utiliser le langage pour les effets qu'il produit, est une bonne chose, ou simplement indispensable pour obtenir: de la notoriété, de l'argent, du pouvoir, de la séduction, enfin bref, pour s'affirmer. Le mensonge et la duperie sont les outils indispensable de tout arriviste, et l'arrivisme est parfois dénoncé, d'autres fois admiré, mais toujours accepté dans notre société. Le mensonge et la duperie sont les ingrédients de base de la sociabilité, et la sociabilité est valorisée, voir même encensée dans notre société. Ce à quoi, la fable oppose une attitude honnête, sincère, volontaire, altruiste, solidaire, reconnaissante. Ces qualités sont à la base de la citoyenneté, de la participation, de la coopération. Aujourd'hui, ce sont des qualités méprisées. Elles sont jugées ennuyeuses, molles, faibles, idéalistes ou inefficaces par nombre d'individus.

    Pour beaucoup, c'est un mélange de cynisme, d'arrivisme, de violence morale ou sociale qui constitue le fondement de l'individu remarquable, l'individu de valeur. C'est l'absence de scrupule et le cynisme qui dominent dans la société, et qui font office de liberté, de volonté pour l'individu, voir d'identité. L'affirmation de soi faisant office de preuve d'existence. Tous les efforts sont concentrés pour séduire ou agresser. Et ainsi accéder ainsi à la reconnaissance, l'intégration dans un groupe, voir mieux, la domination d'un groupe ou d'une communauté. La confiance en soi devient l'élément clés pour assurer sa réussite.

    On peut de la même façon, spéculer sans fin, sur la responsabilité et le pouvoir des électeurs américains. L'équipe présidentielle américaine, qui se vautre dans la grégarité, l'imprévoyance, la suffisance ou l'arrogance, offre un spectacle qui en fascine plus d'un. Sans doutes même, ne savent-ils pas et ne veulent-ils pas, faire autre chose. Certains peuvent rêver que les électeurs américains vont sortir de cet effondrement des valeurs. Je ne m'avancerai pas sur cette prévision. Tout comme enfant, je ne m'avançais pas sur la fin de la fable.

    Critiquer autrui ne suffit pas, il convient aussi de balayer devant sa porte. Et là, je veux dire: la porte européenne. La cour de justice européenne a reconnue la présidente de la commission européenne, responsable d'entrave à la justice sur de nombreux dossiers. Notons au passage que cette dernière se fait appeler "son excellence", par ses courtisans, lobbyiste, fonctionnaires zélés de la commission ou chefs d'entreprise avec qui elle conclue de nombreux contrats, sans respecter les lois européennes, ni informer le parlementaires ou les électeurs, tout en dilapidant l'argent des contribuables. Il n'est pas nécessaire de traverser le Potomac ou la Moskova pour trouver des ennemis des citoyens et contribuables européens, ou pour trouver une quelconque cour décadente. Je vous invite à consulter le témoignage de Frédéric Baldan, ancien lobbyiste à Bruxelles. Devenu lanceur d'alerte, après s'être vu retirer ses habilitations de travail, par les fonctionnaires de la commission, pour une question publique, qu'aucun parlementaire, pourtant en droit de le faire, n'avait posé. La défaillance de la commission, n'est rendue possible que par la défaillance des parlementaires, et celle des gouvernements nationaux qui la soutiennent ou se taisent. Cet échec est facturé aux contribuables européens. Bien sûr les élus, tous partis confondus, se gardent bien de reconnaître leurs compromission, leur inaction, ou simplement leur inefficacité. Pendant ce temps, les électeurs, tout à leur activité, regardent ailleurs.

  • Un budget discutable

    On a vu javier Milei avec sa tronçonneuse, maintenant c'est Elon Musk avec son équipe "Doge", se vanter de virer brutalement, quantité de fonctionnaires. Ces deux pays ont en commun avec la France, d'avoir une classe politique qui refuse de voter les impôts permettant de présenter un budget à l'équilibre, tout en refusant aussi d'examiner les conditions d'une gestion efficace des actions publiques. Par ce comportement inconséquent, les élites amènent leur pays tout entier à dépendre dangereusement des marchés financiers qui évaluent leur capacité et leur volonté à rembourser ces dettes colossales en perpétuelle augmentation. Je n'ai pas le courage de commenter le désastre des dépenses nationales, je me contenterai de parler de ce que je connais mieux et qui est plus court à présenter: les finances municipales.

    Je parcours un des articles de la presse locale qui commente les évolution budgétaires de la commune où je réside. De 2018 à 2023 les dépenses de personnels de mon village ont augmenté de 50 % et elles sont de 22 % supérieur à la moyenne nationale des municipalités. J'avais noté en 2014, une hausse de 150 % des dépenses de personnel, sur les 12 années précédentes. J'ai souvenir d'un voyage en Allemagne, où dans un village 2 fois plus grand, il y avait un nombre comparable de fonctionnaires. Cette impression est confirmée par la lecture du rapport de l'Ifrap, disponible librement sur internet.

    Aucun indice d'efficacité n'est mesuré. Pas un parti politique n'a dans son programme, une loi ou un encadrement des dépenses municipales pour éviter les abus, incompétences et dérives financières. Sans avoir besoin de consulter un quelconque expert-comptable ou cabinet d'audit, il est facile d'établir que les municipalités françaises sont mal gérées.

    Ainsi, notre commune finance un camping déficitaire depuis sa création. Il est situé en face d'une usine maintenant désaffectée, mais dont certains bâtiments sont encore debout. Il est au bord d'une départementale où de nombreux semi-remorques passent régulièrement, et bruyamment. L'espace intérieur est taillé comme un jardin à la française, il n'y a donc peu d'ombre et aucune intimité pour les campeurs qui viennent en famille. Pour autant, il ne dispose pas d'un espace collectif ouvert et vaste, qu'on trouve souvent dans les campings pour les groupes ou les campeurs seuls, qui ne redoutent pas la promiscuité. Situé au bord d'une rivière, il n'y a aucun chemin qui permet de s'y promener. Il est situé en zone inondable et il n'est pas relié au village par aucune piste cyclable. Inutile de préciser qu'il est quasi vide même en pleine saison. Et bien sûr, personne au conseil municipal, ne songe à le fermer, ni ne discute des dépenses systématiques et inutiles qu'il engendre. Par ailleurs un des villages voisins dispose d'un camping qui possède toutes les bonnes caractéristiques, et fait le plein de campeur chaque été sans perdre d'argent.

    La commune dispose d'un centre de loisir qui est utilisé pour des colonies de vacances d'enfants qui ne sont pas du village. Il n'apporte aucun avantage, juste des dépenses. 

    Nous disposons aussi d'une piscine, qui n'est utilisé que par peu de villageois; il y a par ailleurs, d'autres piscines dans les villages environnants, et des lacs pour la baignade estivale. 

    D'autres dépenses, comme un rond-point qui remplace un carrefour qui ne présentait aucun danger, ou la réfection complète d'une rue, qui était dans un état acceptable. La construction d'une gendarmerie neuve, alors que la direction a annoncé qu'elle regrouperait ses agents dans un autre village, se rajoutent régulièrement. Et toutes ces dépenses se font avec l'aide financière bienveillante, du département, de la région, et de la nation.

    Par ailleurs, les entreprises autrefois nombreuses dans le village, ferment les unes après les autres, et donc les recettes fiscales qu'elles généraient diminuent progressivement. 

    C'est ainsi que depuis la loi de décentralisation, les impôts et les dettes augmentent, sans que les services municipaux profitent plus à la population. Je n'ai vu ni entendu, aucune intervention municipale sur le sujet de la pertinence des dépenses engagées, de leur utilité, ou du danger du surendettement ou de l'augmentation des impôts qui en résulterait. Je n'ai eu aucun écho d'une tel débat au niveau du département, ou de la région. Je n'ai lu nulle part, aucun compte rendu ou évaluation sur cette dérive. Au niveau de la nation, chacun peut constater le niveau du débat navrant, qui ne débouche que sur des décisions cosmétiques, dogmatiques ou catastrophiques. 

    Ainsi, nos premiers de cordée arrivent à ce tour de force : avoir le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé du monde tout en ayant un des déficit public les élevés du monde, sans avoir des services publiques satisfaisants. 

    D'aucuns auraient pu penser que la guerre menée par le Kremlin, et les dépenses qu'elle exige pour assurer notre sécurité serait une motivation pour enfin bien gérer les dépenses publiques. Il est facile et triste de constater qu'il n'en est rien.

    On est donc dans le cas d'une classe politique qui utilise l'argent public, comme les aristocrates du 18-ème siècle, sur le mode de : "on flambe l'argent public pour en mettre plein la vue aux autres". A l'image de l'adjointe au Maire de mon village, qui en 2016, à propos d'une dépense tout à fait inutile( pavage d'un carrefour en remplacement du goudron), avait argumenté en disant : "Ce n'est pas beaucoup d'argent dépensé: le département, la région, et l'état en mettent chacun autant ". Les dépenses somptuaires, c'est chouette ! Depuis, elle est passée Maire et cumule deux autres mandats, et a réussi à augmenter fortement les dépenses du village pour sa plus grande joie. Tout récemment et dans la précipitation, après avoir fait des efforts insignifiants de gestion et d'économies, qu'elle proclame importants, elle annonce tranquillement que les dépenses grâce à ça, continueront d'être aussi conséquentes, et par une opération de vocabulaire, transforme les dépenses excessives en "niveau de service public supérieur"(Ouest-France du lundi 03 mars). 

    Les dépenses qui seraient bénéfiques pour le village, seraient la construction d'un périphérique, et d'un nouveau pont sur la rivière, car le pont est vieux, nous sommes au carrefour de deux routes départementales avec une forte circulation, et le vieux village a été bâti avec des pierres extraites sous le centre ville. C'est ainsi que les vibrations des camions, effondrent occasionnellement une maison, une rue ou un jardin. Bien évidemment, il n'y pas, et il n'y aura pas d'argent pour cet ouvrage pourtant bien utile, sauf à se surendetter, tout en supprimant des services collectifs essentiels en plus d'augmenter les prélèvements déjà trop élevés. Proposition qui, j'en suis persuadé, ne manquera pas d'être évoqué un jour ou l'autre.

    Lorsque j'en discute autour de moi, la même réponse me parvient invariablement : les autres municipalités, c'est pareil. Ce mélange de fatalisme et de conformisme, est la tarte à la crème de ceux qui considèrent la sociabilité comme base de la construction collective d'action et de vie. C'est ainsi que chacun flanque aux ordures la citoyenneté, la coopération, la concertation, la participation, la  responsabilité collective, et vive les apparences, les amis et la grégarité !

    Je vous invite à suivre les démonstrations de l'association Anticor, qui vous explique très simplement la distinction entre corruption, abus de pouvoir, emploi fictif, abus de bien sociaux, détournement de fonds, prise illégale d'intérêt, délit d'initié, collusion d'intérêt, incompétence et bien sûr concussion. Une distinction qui est un préalable pour juger de l'importance destructrice de ce type d'attitude des premiers de cordée pour la société. Le manque de transparence et de débats dans nos institutions politiques et administratives est un autre élément clés de cette dérive pitoyable. La troisième étant l'impossibilité pour les citoyens d'évaluer, de proposer, d'imposer, de modifier, enfin bref de participer à aucune décision ni au processus qui les fait advenir. Chacun étant réduit à désigner des élus, dont il devient rapidement l'otage, ou à manifester sans souvent d'autres effet que de gêner les autres citoyens. La quatrième est le nombre invraisemblable de communes. Pour mémoire, la France toute seule a autant de communes que l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et l'Angleterre réunis.

    A ce point de laisser aller, je ne qualifierais pas cette situation de liberté, mais plutôt d'abandon, d'anarchie ou de chaos. Et c'est ainsi que personne dans ce pays n'est capable ou n'a l'envie d'exiger de la pertinence dans les dépenses publiques. On a donc des premiers de cordées, obsédés par leur réussite personnelle, qui mènent ce pays à la ruine économique et à une médiocrité politique dangereuse pour l'avenir. Chacun cultive la crainte de l'avenir, en se croyant lucide puisque pessimiste et innocent parce que complice. Muni d'une 5ème république dont les principes sont tout droit sortis du 19ème siècle, nous nous dirigeons peureusement et à reculons vers le 22ème siècle, tout en se lamentant d'une grandeur passée, et à jamais révolue.