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politique - Page 5

  • Démocratie directe

    Plus personne ne parle du référendum Grec. Les propos que j'ai trouvé dans la presse ou dans les médias m'ont navré. Où sont les intellectuels ? Il semble que la France soit à cours d'idée. Rappel : le gouvernement grec a interrogé le peuple grec sur l'austérité '"imposée'' par Bruxelles au peuple grec. Les médias, comme les politiciens, se sont confondus en réflexions sur ce que pourrait dire le peuple grec, sur ce qu'a pu dire le peuple grec, sur les conséquences de ce qu'a dit le peuple grec.

    Il est bien évident que le peuple grec n'a rien dit, et je suis bien déçu qu'aucun média ne l'ait remarqué. Ce résultat était prévisible et énonçable avant même le résultat du référendum. En effet, comment un peuple pourrait dire quelque chose, en répondant à une question qu'il n'a pas lui même posé ? On l'a vu en France avec le référendum sur la constitution européenne. Le président français avait organisé un plébiscite, dont le résultat ne lui convenant pas, il n'en n'a pas tenu compte. 

    Les français ne comprennent pas la démocratie directe. Englués dans une méfiance envers les représentants élus, les médias, les élites, ils se méfient d'eux même aussi. Et ça va durer.

  • Prix des péages autoroutiers

    A l'occasion de l'impossible écotaxe, que le gouvernement devait percevoir grâce a ces portiques installés sur les routes et les autoroutes de France, les politiciens français ont trouvé à se plaindre : les sociétés d'autoroute. Il est des thèmes incontournables en politique, ces derniers temps, le prix des péages autoroutiers a fait polémique. Sont ils trop chers ? Sont ils justifiés ? Qu'apportent ils à l'état et aux français ?

    Les français et les sociétés de transport qui utilisent ces autoroute savent le prix élevé de leur utilisation. Pour comparaison, j'ai payé 10 euros, une vignette qui me donnait un accès illimité aux autoroutes autrichienne, pour une durée de 10 jours. Soit dit en passant, les autoroutes autrichienne sont en meilleur état que les françaises, sont mieux connectées à un réseau de routes et de voies rapides, et disposent de nombreuses entrées et sorties. Durant ces même vacances, j'ai pu profiter des autoroutes allemandes, quoique en moins bonne état, elles permettent un circulation rapide, en tout lieu du territoire, gratuites, avec de nombreuses entrées et sorties.

    En optant pour le système de concession autoroutière, l'état français n'a pas suivi l'exemple d'Europe centrale, ni anglais ou américain. Les pays d'Europe qui ont copié ce model sont les pays les moins compétitifs : la Grèce, l'Espagne, l'Italie. En choisissant de faire payer les autoroutes avec des barrières de péages, les inconvénients sont évidents et prévisibles : peu d'entrée-sorties, donc rallongement des parcours pour ceux qui l'empruntent, mais aussi pour ceux qui ne l'empruntent pas puisque les franchissements sont rares aussi. Le deuxième problème des barrières de péages est le ralentissement, qui peut être important les jours d'affluence. Une autre source de ralentissement sont les accidents et les travaux. Du fait du faible nombre d'entrées sorties et la mauvaise connectivité au réseau routier, qui ne permet pas d'en sortir et d'y revenir plus loin rapidement. Le troisième est le coût. Ces barrières représentent d'importants et délicats ouvrages de génie civil à construire comme à faire fonctionner.

    Dans ce système politique centralisé qu'est la France de la cinquième république, la concession autoroutière est la solution de facilité: un seul ministre, en signant un partenariat avec un société d'autoroute permet la construction d'une nouvelle autoroute sans débourser l'argent de l'état. Ce geste magnifie l'importance de l'élu, et traduit un volontarisme politique en action; ce dont les politiciens, journaliste et intellectuels français aiment se vanter. Mais ce système trouve ses limites, et on se rend compte qu'aujourd'hui les gagnants, ce sont les sociétés qui ont signés les contrats : 50 à 60 fois la mise de départ. 

    La route est un important outil de développement économique, à condition de rester accessible, par son économie, sa proximité, sa rapidité. En accordant ces concessions payantes, les politiciens français n'ont pas choisi le bon système. Ces même politiciens qui critiquent la rapacité de ces sociétés d'autoroutes, sont les même qui ont installé et développé ce système, et qui continuent en leur signant des prolongations de durée contre entretien ou développement de nouveaux tronçons.

    En critiquant les sociétés d'autoroute, les politiciens français ne veulent pas reconnaître leur faute d'avoir installé ce système et de continuer à le conforter. Par cette critique des sociétés d'autoroute, les politiciens français ne veulent pas reconnaître leur incompétence ni leur manque de volonté de permettre aux français des déplacements accessibles, ni de permettre une meilleur efficacité aux entreprises .

     

  • De la responsabilité des élus

    Lors de ce deuxième conseil municipal de la mandature auquel j'ai assisté, une décision parmi les premières qui ont été prises;  concerne la répartition des responsabilités. En effet il a été voté une délégation de pouvoir portant sur de nombreux points au Maire. Cette délégation de pouvoir a été adopté par l'ensemble des conseillés municipaux sans véritable débat. Comment comprendre que les conseillés municipaux se dessaisissent eux même aussi facilement de leur responsabilité, de leur pouvoir ? Le nouveau maire, tout juste élu, justifie cette proposition en disant que cette délégation de pouvoir est chose tout à fait habituelle dans les communes françaises.

    Les français n'ont jamais été aussi méfiant envers les élites politiques, ils manifestent leur mécontentement, leur pessimisme par de nombreuses manifestation et grèves, se plaignent amèrement de ne pas être entendus. Il y a un vrai problème de représentativité et de gouvernance dans ce pays, et pourtant, lorsque l'occasion se présente de pouvoir partager le pouvoir, personne ne semble intéressé. Personne, dans l'assemblée des conseillés municipaux, n'a pris la parole pour dénoncer cette spoliation de pouvoir ? Quel mal peut il y avoir à prendre les décisions municipales lors du conseil ?

    La seul réaction vient d'un conseillé municipal d'opposition qui demande des précisions sur l'information que le maire donnera. Des décisions qu'il prendra dorénavant seul, sans consulter le conseil municipal. Ce conseillé municipal semblait fier de montrer à tout le monde qu'il faisait son travail en demandant à être informé des décisions du maire. Il est évident que si on a confiance dans le maire, on n'a pas besoin d'insister sur cette question, et si on n'a pas confiance, il convient de refuser de voter la délégation de pouvoir au maire portant sur de nombreuses et importantes questions, qui à priori, devraient être décidées par l'ensemble des conseillés municipaux.

    Faisant parti de la liste d'opposition mais n'étant pas en position d'élu, je ne peux prendre publiquement la parole lors de cette réunion. J'en parle à ma compagne, qui elle siège, comme conseillère municipale d'opposition. Elle ne comprend pas mon indignation. Pour elle ce qui importe ce sont les décisions qui sont prises qui comptent. Si donc le maire prend de bonnes décisions, pourquoi s'inquiéter que le conseil lui délègue des pouvoirs qu'il pourrait lui même posséder ?

    Pour arriver à cette position il ne faut pas penser : il faut se laisser place à la sociabilité, à la grégarité. Voilà le programme : en politique, on débranche son intelligence, on abandonne ses responsabilités et on se fait des amis...chouette ! 

    Moi, je cherche des égaux avec qui partager des préoccupations des responsabilités, des actions. Je ne cherche pas des égos qui me domineraient et dont l'attitude complaisante me procurerais une place sociale modeste ou confortable.

    Je ne siège pas au conseil municipal, mais je me rends à la réunion des sympathisants de la liste à laquelle j'ai participé. Il y est question du difficile fonctionnement des commissions, dont je ne sais à quoi elle peuvent bien servir maintenant que les conseillés municipaux se sont dessaisis de leur pouvoir et de leur responsabilité au profit du maire. Ces nombreuses réunions sont difficiles à gérer pour les conseillés élus qui tous les quatre ont une activité professionnelle. Les personnes présentent débâtent de la possibilité que d'autres dans la listes, qui ne sont pas élus puissent remplacer les élus, lorsque ces derniers, du fait de leurs activités professionnelles ou personnelles, ne peuvent s'y rendre. Rapidement, l'unanimité se fait sur la proposition du Maire, qui ne souhaitait que ces remplaçants ne puissent venir, que s'ils connaissent parfaitement le dossier. Je plaide alors pour que le remplacement puisse se faire même par quelqu'un qui ne soit pas compétent, du moment qu'il soit sur la liste, ou qu'il soit soutenu par la liste. Je souligne l'avantage de cette proposition : pouvoir avoir un compte rendu, pour le conseillé municipal concerné, pour la liste d'opposition, pour les villageois.

    Mais soutenir cette proposition n'intéresse personne. Tout le monde présent à la réunion sauf moi, reste convaincu qu'il faut être compétent pour assister à une commission, et qu'il vaut mieux qu'il n'y ait personne de notre liste présent à une commission. Et cette compétence n'est rien d'autre qu'une proximité sociale, une complaisance avec le Maire.

    Quelques jours plus tard, ma compagne revient d'une commission municipale. Elle est contente qu'il y en ait moins qu'après les élections; mais elle se plaint que l'adjointe au maire, qui gère la réunion a déjà pris les décisions avant même la réunion. Je lui réponds que c'est bien normal puisque les conseillés municipaux ont voté une délégation massive de compétence au profit du maire; lors du dernier conseil municipal. Bien évidemment, je ne suis pas étonné de sa réponse. Elle me dit que je n'ai rien compris, et si les réunions se raréfient et les décisions sont déjà prises avant les réunions, ça tient à la personnalité de l'adjointe au maire.

    J'ai lu un livre instructif, qui m'a bien fait plaisir. C'est :"le modèle Suisse",de François Garçon, aux éditions Templus. Le chercheur expose de façon clair les enjeux et les subtilités qui font la supériorité de la démocratie directe sur la république. Je viens de lire aussi un livre intéressant d'un historien américain, Howard Zinn, "une histoire populaire des états unis". Cet auteur montre dans le détail, comment la république, est pervertie, détournée, spoliée; par une élite d'individus, dont la seule qualité et le seul travail est d'entretenir un réseau de relation qui leurs permettent d'accéder et de se maintenir au pouvoir. Je vous conseille la lecture de ces deux livres. A bientôt