Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

démocratie directe - Page 8

  • Parité

    Je décide d'assister à un débat sur la monoparentalité. Autour de la table, quelques femmes, je suis le seul homme. Nous sommes tous là essayer de mieux vivre la monoparentalité.

    Un femme prend la parole pour dire que c'est inadmissible que lorsqu'elle veut inscrire son enfant à l'école maternelle, on lui demande de faire venir le père de l'enfant. Elle s'indigne de cette exigence, et ne comprend pas qu'il puisse y avoir une égalité des droits dans la famille.

     Je la rassure en lui disant qu'il n'y a pas d'égalité dans la famille. Aujourd'hui une femme a beaucoup plus de droit qu'un homme. En cas de désaccord entre les parents, la garde des enfants est quasi automatiquement confiée à la mère.

    A quand la parité au sein de la famille ? Pour qu'il y ait égalité au sein de la famille, il faut qu'en cas de divorce, il y ai égalité de garde. Donc quand un papa demande la garde de son enfant, il n'y a qu'une solution : la garde alternée. En effet, un enfant socialise et se développe aujourd'hui autour de l'école; les parents divorcés étant de plus en plus éloignés l'un de l'autre, il faut que l'enfant soit scolarisé alternativement chez l'un, puis chez l'autre parent. Le seul argument que j'entends contre cette proposition, c'est que les enfants ne peuvent pas se développer comme ça, qu'il ont besoin d'un lieu stable. C'est une réponse absurde. Je ne connais aucune étude sociologique qui arrive à cette conclusion.

    Quasiment tous les partis politiques sont pressés de prendre position sur la parité au travail, dans les conseils d'administrations, dans les élus; aucun n'est sommé de présenter un programme de parité au sein de la famille. Or je ne vois pas comment on pourrait aboutir à une égalité de résultat au niveau professionnel, sans chercher à arriver à une égalité de résultat au sein de la famille. Si on exige qu'il faille 40% de personnel féminin dans les conseils d'administration ou dans les parlements, il faut exiger que 40% des papas divorcés aient la garde de leur enfant.

    Je suis contre la parité, je trouve ce système insupportable, elle nie les genres et les différences de goût ou d'aptitude. A cause de ce principe, on remplace une inégalité par une injustice. Si toutefois, on veut faire de la parité, il faut au moins de la cohérence. La parité ne peut pas comporter que les femmes au travail, elle doit aussi concerner, les hommes dans la famille.

  • Elections, piège à cons ?

    Je me suis rendu, comme de nombreux français, aux urnes; pour me prononcer sur le mandat d'un député dans ma circonscription. Il faut dire que je partage ma vie familiale depuis peu, avec une femme qui reconnaît éprouver des frissons lorsqu'elle vote. Pour elle, comme pour de nombreux français, voter est un acte citoyen, et il ne peut être question de déroger à ce devoir pour lequel certains sont morts, déclare-t-elle.

    Ce discours moralisateur est convenu; ce n'est pas la première fois que je l'entends, mais c'est la première fois qu'il me casse les pieds à ce point. C'est la troisième fois que je me rends au bureau de vote en quelques semaines. De fait, j'ai autant voté ces deux derniers mois, que ces quinze dernières années. Je vais donc tenter d'expliquer en quelques lignes, en quoi voter en France, finalement, n'est pas un acte citoyen.

    Tout d'abord ma sensibilité. Car je crois que pour voter, il faut écouter non pas sa raison, mais ses sentiments. J'éprouve, et ce, invariablement depuis mes dix-huit ans(je fais 50 ans cette année), un sentiment de profond accomplissement lorsque je suis allé voter. Une fois le vote accompli, je me dis que ça suffit comme ça, que je ne suis pas payé pour perdre mon temps, puis j'attends et j'entends que les élus fassent leur boulot. Mais ce serait trop simple dans ce beau pays qu'est la France; car lorsqu'on a voté une fois, on a encore rien fait; il faut y retourner une deuxième fois.

    Pour le deuxième tours, deux cas possibles : le candidat choisi est présent au second tour; ou bien il ne l'est pas. S'il est présent au second tour, alors mon vote du premier tour n'aura pas suffit, il faut encore reconduire le geste. Comme si le premier geste n'était pas le bon, comme s'il y avait un doute sur mon choix; comme si je ne comptais pas. Je me sens bafoué et humilié, pris dans un engrenage administratif Kafkaïen. Mon effort sera-t-il pris en compte ? Seulement en cas de victoire de mon champion; dans le cas contraire, je me suis déplacé deux fois pour rien. Dans le cas ou j'ai voté pour quelqu'un qui n'est pas présent au présent au second tour; alors la aussi, je me sens désavoué, non seulement mon vote n'est pas pris en compte, mais en plus il faut que je me déplace pour voter pour quelqu'un en qui je ne crois pas, quelqu'un qui ne me plaît pas. Me voilà donc doublement démotivé, doublement désavoué.

    Alors je trouve ce discours sur le devoir d'aller voter injuste et idiot. En me déplaçant autant de fois pour rien, je cautionne, un fonctionnement défectueux du système électoral. En effet, en plus de ce système à deux tours, qui rend le discours creux et manichéen(il n'y a en final, qu'un vainqueur et un vaincu; et donc, il n'existe qu'un gentil et un méchant); il y a d'autres inconvénients que la multiplication des déplacements.

    Le second inconvénient de ce système de vote, est d'éliminer les minorités. Les minorités qui ne trouvent pas un arrangement avec l'un des deux grands partis français se trouvent marginalisées, sans représentant à l'assemblée nationale. Or le principe fondamental de la démocratie est de respecter l'opinion de chacun, quelle quelle soit. Et quel est le respect qu'on porte à une minorité de français qui ne trouvent pas leurs représentants à l'assemblée nationale ? Aller voter dans les conditions actuelles; c'est cautionner un système qui élimine systématiquement les minorités d'opinion.

    Troisième inconvénient du système de vote actuel; c'est que l'on vote pour des individus et pour des partis politiques. Pour beaucoup, ça semble merveilleux. Moi je ne m'en contente pas; suis-je au fond, si difficile ? Voter uniquement pour des individus et des partis, moi je vois un système qui me spolie de mes responsabilités de citoyen; puisque une fois au pouvoir, les élus peuvent bien faire ce qu'ils veulent. Outre le fait qu'aucun parti dans ce beau pays qu'est la France, ne représente complètement mes opinions, mais en plus, une fois l'élection passée, me voilà dépossédé de mes responsabilités citoyennes. Je suis condamné, à seulement pouvoir m'opposer en pétitionnant, en manifestant ou en faisant grève.

    Comme ces actions m'ennuient; me voilà bien désolé d'être français. Alors je rêve; je rêve d'un pays ou un seul tour est suffisant pour élire un élu, où les minorités sont représentées, et qu'en même temps qu'on vote pour des individus et des partis, on vote pour des lois. Je rêve d'un système où le président est élu par l'assemblée et non par les français.

    Avec un tel système, je ne me serais déplacé qu'une seule fois; avec la certitude que mon vote serait entendu. Je ne cultiverais pas l'amertume, et je ne verrais pas défiler, dans les mois qui viennent; des millions de français dans les rues, qui, tout comme les grecs, ou les espagnols; démontrent; dans un effort pitoyable, leur citoyenneté, par ce qu'ils n'ont pas été représenté dans les assemblées, ou parce qu'ils n'ont pas eu leur mot à dire sur des décisions précises les concernant.

  • Une reine pour la France ?

    Le succès de Marine Lepen aux élections cantonales a fait beaucoup de bruit. Les français sont-ils racistes ? Les français sont-ils fachistes ? La république est-elle en danger ?

    Les étrangers sont les boucs émissaires modernes de tout ce qui va mal dans la société; en particulier à propos les deux préoccupations principales avouées des français que sont l'insécurité et le chômage. C'est vrai pour tous les électeurs, quels que soient les partis pour lesquels ils votent. Malgré les alternances au pouvoirs, on voit une politique sur l'immigration indigne pour le genre humain s'exercer contre les immigrés.

    Les français inquiets et pessimistes sur leur avenir, entretenus dans cette inquiétude, par l'attitude des élites politiques, syndicales, intellectuelles de ce pays; ont peur. Ils ont peur du chômage, peur de l'insécurité, peur de l'avenir; peur des étrangers. Ils ne savent plus ce qui fait société; ils ne savent plus à quelles valeurs se raccrocher; ils ne croient plus en l'avenir ni en eux-mêmes; ils ne croient plus dans la politique, ni dans les hommes politiques.

    En cultivant l'irresponsabilité, les élites politiques, syndicales, intellectuelle de ce pays inquiètent et angoissent les français. En multipliant les propos mensongers, séducteurs, dogmatiques; ils fatiguent et lassent les français de la politique. En multipliant les propos partisans, arrogants, méprisants ou irréalistes, ils exaspèrent et agacent.

    Pour ma part, je ne suis pas inquiet, ni angoissé par l'avenir, le chômage, l'insécurité ou les immigrés. Je sais que les étrangers ne sont responsables ni du chômage ni de l'insécurité, ni de l'avenir. Je ne suis pas inquiets par les scores du front national. Je ne crois pas à l'avènement d'un régime fasciste dans ce pays.

    Une chose me gène dans le débat sur le front national; c'est que les électeurs qui votent pour ce parti se seraient trompés, se seraient laissés abusés par le discours de ce parti. Pourquoi ce mépris ? Je crois pour ma part, qu'aucun vote ne peut être erroné. Chaque français qui vote, ne peut qu'avoir raison, pour quelque parti qu'il vote. Il n'y a pas de bon vote ni de mauvais vote. Le respect de l'opinion de l'autre est l'un des pilier principaux d'une bonne démocratie. Ceux-là même qui dénoncent le front national comme un danger pour la France; sont eux-mêmes un danger pour la France en ne respectant pas l'opinion d'autrui.

    Le danger pour la démocratie n'est pas le score, le programme ou les idées du front national; le danger c'est la méfiance des français envers leurs hommes politiques. En Europe, la France est le troisième pays pour qui les habitant se méfient le plus, envers leurs élites politiques, syndicales, économiques, médiatiques; après la Grèce et le Portugal.

    Ce qui fait société; c'est la confiance que les individus éprouvent entre eux. C'est la confiance qui permet de surmonter la peur, d'éprouver l'optimisme. C'est la confiance entre les individus qui permet la paix sociale, la prospérité économique et le bien-être social. Mais il ne peut y avoir de confiance, sans responsabilité, donc sans transparence ni participation. Les décisions prises par des représentants qui essaient par tous les moyens de se soustraire à ce contrôle participent à cette méfiance et instabilité. 

    Je trouve navrant et choquant le discours politique et médiatique sur le front national, décrivant ce parti comme un danger pour la France. Je trouve choquant et navrant ce discours des élites politiques, syndicales, intellectuelles, médiatiques; méprisantes envers les électeurs du front national. Je trouve que ces discours sont choquants, parce que ce sont ces même élites qui entretiennent la méfiance envers  les citoyens.

    Mais ce qui m'a le plus gêné dans le débat sur le front national depuis l'élection de Marine Lepen à la présidence du front national; c'est qu'elle est la fille du précédent président de ce parti. Dans quel parti en France, un enfant a succédé à la tête d'un parti politique à son père ?  Je n'ai pas connaissance que ça n'ait jamais existé. Je ne suis pas choqué que Marine ait succédé à Jean-Marie, mais je suis choqué qu'il n'y ait pas eu un débat sur ce thème.

    En politique la succession d'un individu à son père porte un nom : ça s'appelle du royalisme. Je regrette qu'il n'y ait pas eu un débat sur ce point : jusqu'à quel point les français sont royalistes ? Est-ce que le royalisme est un danger pour la France ou pour les français ?

    Voilà le genre de questions simples qui auraient pu être posées. Et les réponses simples qui en auraient découlé, auraient été de nature à instaurer un peu d'apaisement dont ce pays et ses habitants ont tant besoin. Mais ça n'a pas été le cas.